L’ANNÉE DE MES 87 ANS
VOLET VIII
HOMMAGE À MES CONCITOYENS
Le dire c’est bien, l’écrire c’est mieux. proverbe québécois
Le 5 octobre 2017, la Compagnie TransCanada annonçait l’abandon définitif de son projet d’oléoduc Énergie Est qui devait acheminer quotidiennement un million cent milles barils de pétrole brut venant des sables bitumineux de l’Alberta. Tant la compagnie que les commentateurs des médias ont allégués divers motifs pour justifier cette décision. Inutile de revenir sur ces explications. Chacune est plausible et peut expliquer en partie cet abandon. Mais nous ce que nous savons, c’est que dès le début des citoyennes et des citoyens se sont levées pour s’opposer à ce projet. Dès le début, ils ont compris que ce projet s’il se réalisait serait une menace constante à la qualité de leur eau potable, une ressource essentielle à la vie. Une force tranquille s’est implantée un peu partout au Québec et particulièrement dans notre région. Qu’on se rappelle ces gens de plus en plus nombreux venus à plusieurs reprises exhorter leurs élus de la MRC de D’autray de se joindre à eux pour se prononcer contre l’implantation de cet oléoduc dans leurs municipalités. Comment oublier ce soir du 4 février 2015 où sous l’applaudissement de la centaine de citoyens venus entendre leur décision, les quinze maires se sont unanimement prononcés contre le passage d’Énergie Est sur leur territoire. Peut-être qu’un jour, l’on érigera une plaque mémorative en souvenir de cet événement mémorable. Ces citoyens qui se sont mobilisés pendant plusieurs années ne sont plus les mêmes. Ils ont acquis plein de nouvelles connaissances, de savoir faire et ont expérimentés de nouvelles convictions. Comme bien d’autres, ils ont entendu la voix des défaitistes qui ne cessaient de répéter à qui voulait les écouter qu’il ne servait à rien de s’opposer car disaient-ils : «De toute façon ça va passer car ce sont des gens très puissants» Dorénavant, un tel discours ne pourra plus obtenir de crédibilité chez nous. Tout ce que vous avec acquis de connaissances, de conviction, de courage, de méthodes de travail, de sens de l’organisation, de capacité de financement, de solidarité, de détermination, de résilience, de sollicitations chez les concitoyens, de démarches auprès d’éventuels bailleurs de fonds, de complémentarité entre scientifiques, professionnels et intervenants de terrain, d’accomplissement de tâches quotidiennes comme de faire imprimer des pancartes, de distribuer des macarons et quoi encore m’apparait maintenant comme un immense entrepôt plein à craquer où chaque département est bien identifié et dont le contenu est devenu disponible pour d’autres fronts où la menace de la qualité de notre eau potable est toujours présente. Quoiqu’en disent les ténors publics, vous citoyens avez obtenu une grande victoire dont ils ont raison de se réjouir, mais vous savez également que le combat pour la qualité de l’eau est loin d’être terminé. La bataille pour faire respecter la distance de deux kilomètres d’une source d’eau potable est encore très présente. Puis il y a cette loi 106 que le gouvernement actuel veut nous faire avaler. Oui célébrons cette victoire et refaisons le plein pour continuer le combat.
Louis Trudeau, 1929-11-05
Le 7 octobre 2017