Il n’y a pas d’âge.

 

 

L’ANNÉE DE MES 87 ANS

VOLET VII

Il n’y a pas d’âge.

Hier, je me suis engagé envers Geneviève à lui écrire un texte sur l’un des sujets qu’elle a suggéré pour sa publication. Parmi ceux-ci, se trouvait comme par hasard le thème de l’âgisme. En lisant ce mot, je me suis dit : «quel néologisme affreux». C’est, je crois, un terme qui insiste sur les différenciations entre les diverses générations. Comme le dis Aznavour dans une de ses chansons, et pourtant et pourtant, il n’y a pas d’âge pour être heureux, il n’y a pas d’âge pour apprendre, il n’y a pas d’âge pour s’adapter aux diverses circonstances de la vie. Oui, il n’y a pas d’âge pour tellement de choses.

Ainsi, apprendre peut être un plaisir. Alors pourquoi réserver ce plaisir de découvrir à une période limitée de la vie ? De quel droit, peut-on me priver de ce plaisir des plus légitimes moi qui ai dépassé l’âge de l’espérance de vie ? Apprendre, réfléchir, découvrir, s’émerveiller devant la beauté. Y a–t-il un âge ou l’esprit humain doit s’arrêter de profiter de ce plaisir ? Alors quel est cet âge ? Quoiqu’on en dise, notre société a compris cette capacité de l’être humain de meubler son esprit à tout âge. En effet, n’avons-nous pas de nos jours cette institution magnifique qu’est l’université du troisième âge qui a son campus dans notre région.

Félix Leclerc faisant allusion à sa jeunesse disait : «Nous étions pauvres, mais nous étions heureux.» Je crois en effet qu’il n’y a pas d’âge pour être heureux ou malheureux. Il est vrai que l’enfance est dépendante des adultes pour le vécu des moments de bonheur ou de peine. Les enfants sont soumis à l’immense responsabilisation des adultes à cet égard. Une enfance malheureuse porte des marques indélébiles pour la vie. Il faut une volonté de fer pour inverser la tendance.

Il est certain que la capacité d’adaptation est plus facile lorsque l’on est jeune, mais ce n’est peut-être pas si vrai. Qu’est-ce qui m’empêche d’utiliser mon ordinateur pour vous écrire ce texte ? N’est-ce pas merveilleux, il me permet même de consulter rapidement pour me rappeler un mot qui échappe à ma mémoire, vérifier si mon orthographe est le bon, faire une recherche instantanée alors qu’auparavant, il aurait fallut aller passer un temps fou à tenter de découvrir cette information dans un édifice poussiéreux après un voyage d’une journée. Pourquoi ne serais-je pas en accord avec les nouvelles technologies. N’est-ce pas le développement de nouvelles connaissances, d’un nouveau savoir-faire qui a permis à mon orthopédiste de reconstruire le fémur et la hanche de ma jambe droite ce qui a donné comme résultat qu’il m’est possible de marcher alors qu’il n’y a pas si longtemps, cela était impensable. Oui en effet, je n’ai aucune raison de me braquer contre les nouvelles technologies, au contraire, bien souvent les nouvelles technologies sont au service des handicapés et les personnes à mobilité réduite leur permettant d’espérer une vie meilleure.

Louis Trudeau 1929-11-05

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