
Toutes nos rivières qui se jettent dans le Saint-Laurent charrient des sédiments. C’est à l’embouchure de nos rivières que l’on découvre à quel point ce phénomène prend de l’importance. Cette photo prise le 4 octobre 2017 par mon ami Jean-Pierre(Gagnon) en est un témoignage saisissant. Il S’agit de l’embouchure de la rivière Yamachiche, une modeste rivière de la Rive Nord pas très loin de Trois-Rivières. Si l’on pouvait faire la somme de tout ce qu’apporte de détritus à notre Grand Fleuve ses nombreux tributaires en une seule journée, il y aurait certes lieu de s’inquiéter.
Oui nos rivières libèrent de nombreux sédiments au détriment de notre Grand Fleuve. Ces sédiments sont en partie causés par des phénomènes naturels comme le dégel et les pluies abondantes qui drainent particulièrement les sols argileux de la plaine du Saint-Laurent. Il y a aussi de temps à autre des décrochages ou glissements de terrain qui tendent à se multiplier ces dernières années. S’il n’y avait que cela, passe encore. Ces sédiments sont en quelque sorte naturels et par eux-mêmes ne transportent pas beaucoup de composantes toxiques, mais, oui il y a un gros mais, c’est sans compter la part de l’anthropisation, c’est à dire tout ce que véhiculent nos rivières de polluants causés par l’activité humaine et c’est là que le bât blesse.
Pour ce problème, on blâme souvent le monde agricole, mais c’est sans compter la part des milieux urbains. Chacun de nous avons notre responsabilité à l’égard de la qualité de l’eau et de la vie de nos lacs et rivières. Il est difficile de se représenter mentalement que nous avons une responsabilité personnelle à cet égard. Après tout, nous ne sommes qu’un seul individu parmi des millions et chacun a la tentation de se dire : «moi qu’est-ce que je peux faire ? Je ne peux avoir beaucoup d’influence sur le cours des choses.» Oui, il est vrai que l’on peut avoir un sentiment d’impuissance, se sentir quantité négligeable face à ce problème collectif. Pourtant, le résultat est fait de l’ensemble de l’action des individus. On ne peut y échapper. C’est comme la démocratie, si chacun se dit qu’il ne vaut pas la peine d’aller voter, qu’un seul vote n’a pas de poids, eh bien ce sont ceux qui iront voter, possiblement à l’encontre de votre opinion qui remporteront l’élection. Alors si vous avez des convictions sur l’importance de la qualité de l’eau, ce sont vos petits gestes quotidiens qui finiront par l’emporter et vous collaborrerez à la qualité du quotidien de ceux qui vous suivront «dans la chaîne de la vie.»
Oui il y a moyen de faire quelque chose, que ce soit sur le bord d’un lac ou d’une rivière et même dans sa voiture, car ce que je jette par la vitre de mon auto finit toujours dans un cours d’eau et ne pas oublier que l’eau coule toujours de l’amont vers l’aval et fait partie d’une façon ou d’une autre d’un bassin versant. Les rives de lacs peuvent être paysagées de façon à faciliter le développement des microorganismes, les bandes riveraines des ruisseaux peuvent être aménagées pour en améliorer le ruissellement. Les méthodes de culture peuvent être performantes tout en n’utilisant que les engrais nécessaires. La terre peut être travaillée de façon à éviter les écoulements inutiles des sols. De nouvelles méthodes de culture font leur preuve et doivent être mises de l’avant. Plusieurs agriculteurs font des progrès en ce sens. Nous nous devons de les en féliciter.
Depuis quelques années existent les Organismes de Bassins Versants qui ont comme mission la qualité de l’eau de leur territoire. Même s’ils sont actifs depuis quelques années, ils n’en sont encore qu’à leurs premiers balbutiements dû en bonne partie au maigre budget qui leur est alloué et qui n’a même pas été indexé depuis leur existence. Ces organismes font leur possible pour intervenir sur le terrain et pour sensibiliser leur population. Ce sont des corporations qui ont une charte sans but lucratif et dans lesquelles tout citoyen peut intervenir ; alors il y a place pour chacun de faire quelque chose pour l’avenir de notre planète dont la particularité est d’avoir l’eau qui donne la vie.
Louis Trudeau le 6 décembre 2017
Louis
Tour est fluide, j’ai reçu une notification comme quoi ton texte est en ligne.
Bonne nuit
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