L’HISTOIRE DE PICATOU

C’est par le biais d’un conte pour tous dont le titre est Conte d’ici ; L’histoire de Picatou, qu’il m’a été possible de participer au nom de l’Organisme des Bassins Versants de la Zone Bayonne aux célébrations du centenaire du pont couvert de notre région. Le pont Grandchamp, situé à Sainte-Geneviève–de-Berthier, traverse la rivière Bayonne. Ce pont est le seul encore existant dans la région de Lanaudière.

Les ponts couverts furent, à une certaine époque, la solution habituelle à la problématique de la rapide dégradation des ponts de bois qui n’avaient une espérance de vie que de 10 à 12 ans alors que le pont couvert grâce à sa solide structure protectrice du tablier pouvait demeurer en service une quarantaine d’années. À une certaine époque l’on en comptait environ mille au Québec. Les derniers furent construits en Abitibi au cours des années cinquante.

Les ponts couverts devaient être assez solides pour résister non seulement à la crue des eaux mais également à la force des vents. Divers concepts furent mis de l’avant pour y arriver. Un ingénieur américain qui s’appelait Éthiel Town fit breveter son modèle qui fut utilisé à plusieurs occasions. D’où le type de pont couvert dont fait partie celui de Sainte-Geneviève-de-Berthier. Les ponts couverts ont une architecture particulière qu’il est bon de découvrir ce que fait pour nous Picatou dans ce conte d’ici.

Mais les ponts couverts durent, à leur tour, faire place au progrès et furent graduellement remplacés par des ponts métalliques ou en béton plus résistants et mieux adaptés aux véhicules munis de moteurs à combustion. Ils disparurent graduellement tantôt emportés par la crue des eaux, tantôt démolis pour se prévaloir des pièces de bois encore utilisables ailleurs, parfois même on y mit le feu pour s’en débarrasser.

Des gens sonnèrent l’alarme et constituèrent une association pour la sauvegarde de ce patrimoine collectif si bien que le gouvernement s’en émut et pris les choses en main de sorte que maintenant les quelques 80 ponts couverts encore existants sont protégés par la loi et pris en charge par le ministère des transports du Québec.

C’est tant mieux puisque les ponts couverts sont des témoins d’un passé révolu, mais pas si lointain. Ils sont également des témoins de notre patrimoine bâti. Les ponts, quel qu’ils soient, ne sont-ils pas des manifestations du génie humain et de sa capacité à vaincre les obstacles.

On dit que les ponts couverts sont les plus romantiques. Il est vrai qu’ils avaient la réputation d’être un refuge très apprécié des amoureux lors des averses de pluies ou durant les tempêtes de neige. Il est vrai également que l’on ne traverse pas un pont couvert même encore aujourd’hui sans ressentir une émotion un peu particulière.

Cette publication se veut un hommage au génie de nos prédécesseurs et elle veut également souligner la ténacité des gens de notre région qui ont réussi à faire remettre en service le pont Grandchamp qui fut interdit à la circulation pendant plus de trente ans et qu’aujourd’hui nous pouvons traverser en auto en toute quiétude. C’est, nous dit-on, au Québec, le pont couvert qui été le plus longtemps abandonné pour être par la suite rouvert à la circulation.

C’est donc par ce petit volume, au moyen d’un récit imaginaire illustré qu’avec la collaboration d’une équipe, il m’a été donné de pouvoir apporté ma contribution à ce centenaire mémorable. Le lancement aura lieu samedi le 15 septembre à l’intérieur même du pont couvert Grandchamp. La rencontre est prévue pour 14 h. Vous ne pouvez probablement pas venir, je vous invite tout de même à vous le procurer. Pour ce faire vous pouvez vous adresser soit à Zone Bayonne (450-889-4242 poste 23) ou directement en répondant sur mon blogue. Il se vend 8$ plus les frais de poste.

Louis Trudeau                                                                                                      le 28 août 2018