J’ai perdu mes élections comme la majorité de mes compatriotes québécois puisque le parti qui a gagné a été élu avec 37,42 % des voix avec un taux de participation historiquement bas de 67,12%. Mon député que j’appréciais tant s’est fait battre. J’en suis attristé, c’est un homme droit, franc qui a ses convictions. Entre autres, nous pouvions compter sur lui pour nous appuyer dans notre lutte contre le réchauffement climatique. La politique est cruelle et ingrate. Elle ne reconnaît pas nécessairement la qualité des personnes.

Aucun sondage n’avait prévu un tel raz-de-marée. On dit que le phénomène de l’électeur gêné d’exprimer son vote a joué en la faveur du parti qui a remporté l’élection. C’est un phénomène que personnellement, je suis tenté d’associé à l’histoire des moutons de Panurge racontée autrefois par François Rabelais. Vous savez Panurge qui, il y a bien des siècles, se trouvant sur un bateau en compagnie d’un troupeau de moutons et n’appréciant pas l’odeur que ces derniers émanaient s’approcha du propriétaire du troupeau et lui en acheta un seul. Panurge jeta son mouton par-dessus bord et tout le troupeau se jeta à l’eau à la suite. C’est depuis ce temps que ce phénomène que l’on retrouve également chez les humains du «Tout le monde le fait, fais le dont» a été identifié et se répète d’une génération à l’autre. Le développement technologique, qui a permis l’éclosion des médias sociaux, non seulement ne l’a pas diminué, mais semble plutôt l’avoir amplifié. J’aimerais être dans l’erreur sur ce point.
De plus, le taux de participation me laisse songeur. Pratiquement une personne sur trois n’a pas exercé son droit de vote. Il y a eu presque autant de gens qui ne sont pas allés voter qu’il y en a eu qui ont voté pour le vainqueur et on appelle cela un raz-de-marée. Ne serais-pas plutôt un ras-le-bol. Pourquoi tant de gens n’ont-ils pas voter ? Pourtant le directeur des élections n’a eu cesse d’inciter à aller voter. La démocratie serait-elle en perte de vitesse ? Les gens qui ne votent pas tout comme les électeurs gênés, n’ont pas l’habitude d’aller s’exprimer sur la place publique, car ça aussi, ça donne l’impression de passer pour de mauvais citoyens. Mais pourquoi ce ras-le-bol ? J’ai un ami qui a l’habitude de ne pas voter. Il ne croit pas aux partis politiques «qui sont tous pareils, qui promettent plein de choses qu’ils ne réaliseront pas une fois élu.» Puis il y a ces gens qui votent pour un tiers parti, n’importe lequel, plutôt que d’annuler leur vote.
Pourquoi le nombre de ces gens est-il en progression ? N’est-ce pas inquiétant. C’est dans le contexte d’indifférence généralisée que naissent et se développent les dirigeants qui abusent de leur pouvoir. Heureusement, nous n’en sommes pas encore là. Mais les résultats de cette élection nous laissent songeur. Il y a quand même une indifférence qu’il ne faut pas ignorer. Qu’est-ce qui ne va pas ? N’est-ce pas qu’il y aurait lieu de repenser la politique avant qu’il ne soit trop tard ! Ne devrions-nous pas remettre en question le partage des responsabilités dans notre société ? Tout un programme.
Louis Trudeau 3 octobre 2018
Cher Louis
Belle analyse.
Jp
Envoyé de mon iPad
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Cher Louis, quel homme prolifique et toujours d’une grande sagasse! Merci pour toutes tes réflections sur…notre avenir! J’espère que ce n’est qu’une parenthèse de quatre ans.Vivement un mode de scrutin qui rendrait justice à tous et celles qui ont la conviction qu’un vote ça compte. Au plaisir de se revoir. Jacques
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Bonjour Jacques
Merci pour ton commentaire.
D’accord pour le mode de scrutin. Pour ma part, je trouve que chez notre gouvernement, l’exécutif obnubile le rôle prépondérant du législatif. C’est le législatif qui doit donner l’orientation vers laquelle notre société doit s’épanouir. Louis
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