L’anthropocène
Le contexte actuel qui nous situe dans la perspective d’un réchauffement climatique accéléré dû à l’action humaine désordonnée nous apporte toute une gamme de nouveaux mots à insérer dans notre vocabulaire. Celui d’anthropocène en est un. L’anthropocène, selon certains, c’est la nouvelle ère débutée avec l’invention de la machine à vapeur de James Watt en 1784. C’est la première ère dans l’histoire de la terre où les modifications climatiques sont dues à l’action humaine inconsidérée.
La biodiversité
Parmi les ravages subis par la planète, il y a la perte constante de la biodiversité. Un autre mot introduit récemment dans notre vocabulaire. Il est facile à retenir puisqu’il parle par lui-même, c’est-à-dire la diversité des différentes formes de vie existantes sur la terre, que ce soit les espèces végétales ou animales. Depuis que l’homme fait un usage abusif des ressources de la planète, plusieurs espèces ont ainsi disparues et d’autres ont le statut d’être en voie de disparition, ou menacées d’extinction. C’est ainsi que la diminution des diverses espèces sur la terre fait partie de la spirale inexorable qui nous conduit vers le réchauffement climatique de plus en plus intolérable pour l’espèce humaine. C’est pourquoi, œuvrer pour le maintien de la biodiversité est en soi une œuvre humanitaire.
Les écosystèmes
En effet on dit de la biodiversité que «Cette vaste gamme d’écosystèmes, de processus écologiques, d’espèces et de gènes est essentielle à notre existence.»1 Qu’est-ce qu’un écosystème ?«En écologie, un écosystème est un ensemble formé par une communauté d’êtres vivants en interrelation avec son environnement. Les composants de l’écosystème développent un dense réseau de dépendances, d’échanges d’énergie, d’information et de matière permettant le maintien et le développement de la vie.»1 Nous pouvons donc affirmer que les écosystèmes sont indispensables au bien-être et à la santé des êtres humains et que travailler pour leur maintien, c’est travailler pour l’homme. Les espèces étant dépendantes les unes des autres, à terme c’est l’homme qui est menacé.
L es milieux humides, leur rôle.

Parmi les écosystèmes planétaires, il y a les milieux humides. «On retrouve les milieux humides dans les zones de dépressions mal drainées ou de transition entre les milieux terrestres et aquatiques. Les experts les définissent comme l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer la nature du sol et la composition de la végétation. Il est mondialement admis aujourd’hui que les milieux humides, perçus comme des terres inutilisables par le passé, jouent un rôle crucial dans le maintien de la vie sur terre au même titre que les terres agricoles et les forêts.»2
Les milieux humides, sont des réservoirs de biodiversité, c’est-à-dire des espaces où des espèces peuvent se reproduire et se disperser. Ils jouent un rôle inestimable particulièrement dans les milieux urbains où ils constituent une source de fraîcheur durant la saison d’été ainsi qu’un laboratoire pour le développement des enfants. Les milieux humides sont, si l’on peut s’exprimer ainsi, des incubateurs de vie. C’est là que l’on retrouve les conditions essentielles au renouvellement de certaines espèces tant animales que végétales. Alors, ce sont des endroits de vie exceptionnels dont il faut prendre un soin jaloux. On peut identifier différentes catégories de milieux humides soit, les marais, les étangs, les marécages et les tourbières.
Les milieux humides, des mal aimés.
Autrefois, les milieux humides avaient une mauvaise réputation étant considérés comme des endroits marécageux inutiles, des embêtements pour la production agricole et on les identifiait avec mépris comme étant des «swamps». Pour les «développeurs» (un autre nouveau mot), les milieux humides sont un emmerdement (ce mot n’est pas à mettre dans votre vocabulaire). Le lien entre la sauvegarde de la vie sur terre et la protection des libellules, des grenouilles et des nénuphars d’un petit plan d’eau n’est pas évident pour un esprit pratico pratique qui considère que ces «bibittes» ne font que nous apporter des ennuis alors qu’il se présente avec son bélier mécanique sur un terrain qu’il a reluqué depuis un certain temps.
Les milieux humides sont un «empêcheur de tourner en rond» pour les beaux gros projets apportant de nouvelles possibilités d’extraction minière, d’abattage d’arbres dans les forêts, de construction de nouvelles routes ou autres infrastructures. On n’arrête pas le progrès. Dans ce contexte, les responsables de la planification urbaine et des plans d’urbanisme tout comme les responsables de la protection des territoires agricoles subissent de fortes pressions. Il existe bien des groupes environnementaux et les Organismes de bassins versants pour établir une espèce de contrepoids, mais la lutte est souvent inégale. Les arguments du travail offert et du développement économique à court terme pesant lourd dans la balance.
Protection des milieux humides

L’Assemblée nationale du Québec a adopté le projet de loi no 132, intitulé « Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques ». «Afin de freiner la perte de milieux humides et hydriques et de viser des gains nets en la matière, le principe d’aucune perte nette est placé au cœur de la Loi. Celle-ci permet de conserver, de restaurer ou de créer de nouveaux milieux pour contrebalancer les pertes inévitables de milieux humides et hydriques et de planifier le développement du territoire dans une perspective de bassin versant en tenant davantage compte des fonctions de ces milieux essentiels. »2
La caractérisation, une occasion de participer.
Le gouvernement du Québec a donné un temps limité aux MRC et aux municipalités pour identifier les milieux humides à protéger sur leur territoire. Ils ont à procéder à la caractérisation des milieux humides c’est-à-dire à en identifier le nombre, à en déterminer la nature (étang, marais, marécage ou tourbière) ainsi que leur dimension ce qui délimite le territoire à conserver.
Tout citoyen soucieux de son environnement aurait avantage à suivre ce processus qui concerne tous et chacun. Dites vous bien que si vous décidez de participer à la conservation et à la mise en valeur des milieux humides et que vous militez pour la biodiversité, vous n’êtes pas un écologiste ; vous êtes tout simplement un citoyen responsable œuvrant pour la survie de la race humaine. L’importance de poser des gestes responsables pour l’amélioration de notre environnement personnel fait partie de ce que nous pouvons faire pour apporter notre contribution à la lutte contre le réchauffement climatique et de mettre fin à l’ère de l’anthropocène.
Une culture à réviser.
Cette loi n’empêche pas les développeurs de reluquer vers ces espaces qu’ils ont tendance à considérer disponibles. Peut-être auraient-ils avantage à revoir leur compréhension du développement urbain dans un contexte de réchauffement climatique.
Plus particulièrement, il y a eu ces derniers temps des remarques de certains élus de notre gouvernement québécois qui ne sont pas de bon augure. Espérons qu’ils vont se redresser. Sinon, nous aurons l’impression d’avoir élu un gouvernement des années cinquante du siècle dernier et que c’est comme si durant cette époque les québécois s’était donné un gouvernement du Crédit Social avec Monsieur Camille Samson comme premier ministre. Espérons que c’est une fausse impression. Ainsi, parce qu’elle trouve la loi trop contraignante, la ministre des affaires municipales veut qu’elle soit révisée afin qu’elle ne contrevienne pas au développement économique. Mais de quel développement économique parle-t-elle ? Pourtant le son gouvernement par l’intermédiaire du ministère de l’environnement nous indique que :«L’augmentation à moyen terme de la valeur marchande de propriétés situées à proximité de milieux naturels procure des revenus supplémentaires à la collectivité et la possibilité de réinvestir ces sommes dans des services municipaux.[…] La valeur foncière des propriétés s’en trouve augmentée dans un horizon de 10 à 15 ans en plus d’assurer la viabilité du développement et la qualité du cadre de vie.»3
Conclusion.
Les milieux humides sont des écrins qu’il faut mettre en valeur. Dommage qu’encore aujourd’hui, il faille monter aux barricades pour les défendre et les protéger. La vigilance est donc de mise.
1 Wikipedia
2 Ministère du Québec, de l’Environnement et Lutte contre les changements climatiques
3 GUIDE D’ÉLABORATION D’UN PLAN DE CONSERVATION DES MILIEUX HUMIDES, Min de l’env. du Québec, 2008.
Louis Trudeau 7 mars 2019
Très bel article Louis
Est-ce que c’est possible d’insérer le crédit photo : Jean-Pierre Gagnon (OBVZB)
Je t’appelle demain
Jp
Envoyé de mon iPad
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Merci monsieur Trudeau pour ce texte. Acceptez-vous que je l’apporte à l’équipe du Journal RVHQ? Selon l’infographe, il est préférable d’avoir des textes au max 800 mots et avoir plus de visuel pour susciter l’intérêt du lecteur. Je vous contacte la semaine prochaine.
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