INONDATIONS

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Photo Jean-Pierre Gagnon. La Bayonne au moulin Émery à Saint-Félix.

Suis allé jeter un coup d’œil à mon ruisseau. Il est plein au raz bord, il rugit, l’eau s’écoule à une vitesse folle. Pourtant, il commence sa course pas très loin à quelques centaine de mètres d’ici chez un voisin de l’autre côté de la route. Ses eaux vont aller se jumeler avec celles du ruisseau voisin puis se fondre avec l’Aubin-Ferland de Saint-Norbert pour se jeter à Saint-Félix dans le Bras du Nord-Est qui à son tour va faire hausser le niveau de la Bayonne qui menace de sortir de son lit et qui de toute façon à son embouchure pourra à peine se trouver un espace parmi les eaux du Saint-Laurent submergeant déjà les îles du Lac Saint-Pierre et les terres de Saint-Barthelémy.

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Photo Jean-Pierre Gagnon 22 avril2019

Les inondations de ce printemps qui frappent pour une deuxième fois en trois ans sont en train de changer notre rapport à la nature. Ce qui était un privilège de demeurer à proximité d’un cours d’eau vire au cauchemar. Les gens en ont assez et veulent aller vivre ailleurs, mais plus personne ne veut acheter leur maison.

Les spéculations sur les précautions à prendre à l’avenir vont bon train, mais personne ne semble trop savoir comment s’y prendre. On ne parlera plus de changements climatiques, mais bien plutôt de bouleversement ou encore de perturbation climatique. Il n’est plus question du 0-20 ans, ni du 0-100 ans pour délimiter les zones à risque d’inondation ; il faudra modifier les normes. L’incertitude, peut être même l’inquiétude, le stress et l’anxiété sur l’avenir semble est en train de prendre racine. Espérons que le vieil adage, la crainte est le commencement de la sagesse, aura prise sur nous, surtout sur nos dirigeants.

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Photo Jean-Pierre Gagnon. Une île dans le Las Saint=Pierre

L’eau, c’est fort, on ne peut rien contre l’eau, philosophe un riverain. On a beau s’épuiser à installer des sacs de sable, l’eau surgit par en dessous. Le sous-sol est quand même inondé Comment faire pour se prémunir ? Nous ne pouvons que sympathiser avec ces gens. En quelques jours, en quelques heures, les espoirs d’une retraite tranquille et paisible s’effondrent.

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Photo Jean-Pierre Gagnon. L’autoroute 40 à Saint-Barthelémy

J’ai rencontré des gens préoccupés, tendus, en perte d’énergie, facilement irascibles, une atmosphère. Pourtant habituellement au printemps, l’atmosphère est à la joie, à l’entrain des projets que l’on échafaude pour cet été. On entrevoit le beau temps, les gazons qui recommencent à verdir, les feuilles qui se développent dans les arbres et les fleurs aux arbres fruitiers. Quelque chose de pessimiste dans l’air. Est-ce moi qui imagine cela à cause de la situation incertaine de l’avenir ? Je ne suis certainement pas le seul à être dans cet état d’esprit.

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Photo Jean-Pierre Gagnon, 22 avril 2019

Les autorités veulent bien venir encourager leurs commettants, mais sont-elles vraiment disposer à changer de cap et à laisser tomber leur volonté d’un Québec plus riche à tout prix ? Ils vont devoir plutôt se réorienter vers un Québec en survie. Vont-ils comprendre qu’il n’y a plus d’avenir dans le développement des énergies fossiles, le gaz naturel compris et que le gazoduc de GNL Québec doit être abandonné au même titre qu’Énergie est de Trans Canada. S’ils acceptent cela, nous comprendrons qu’ils ont commencé à se faire une raison.

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Photo Jean-Pierre Gagnon . 22 avril 2019

Il va falloir cesser de penser que les perturbations climatiques c’est pour les autres. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas de tsunami, ni de mousson, ni de tremblement de terre, d’éruption volcanique, de cyclone et ouragans de force quatre ou cinq que nous sommes exemptés de ce qui se passe sur la planète.

Pendant ce temps on continue à faire la guerre, à se venger sur des innocents, à vouloir développer l’énergie fossile, à engranger dans des paradis fiscaux et même à développer des technologies de l’avenir. Il semble parfois que les humains ont une facilité plus grande que les autruches à tenter de nier la réalité.

Louis Trudeau                                                                     29 avril 2019

4 commentaires sur “INONDATIONS

  1. merci Monsieur Trudeau pour cet écrit qui me touche profondément à quand un gouvernement qui prend soin de ses commettants, à quand un gouvernement qui prend la survie de la race humaine à cœur, à quand un gouvernement qui verra à l’autosuffisance alimentaire planétaire, je ne sais pas mais parfois il m’arrive encore de rêver d’un monde meilleur et j’espère qu’un jour nous serons des millions à l’exiger de nos gouvernements.

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    1. Bonjour Marielle

      Merci pour votre commentaire. vous avez raison, il faut continuer à espérer un monde meilleur et tenter de poser un petit geste quotidien pour tenter d’y arriver. En attenant, je vous souhaite beaucoup de bonheur. Mes salutations à M. André qui nous manque. Louis T. ________________________________

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