L’autre jour j’ai eu une intéressante conversation avec un ami conspirationniste. Est-ce que le terme est exact en ce qui le concerne ? Je ne sais trop. De toute façon il m’a dit qu’on l’identifiait comme étant un complotiste. Soyez rassurés, ce n’est pas le genre à aller manifester dans la rue. De plus, il accepte, de mauvais gré il faut le dire, de porter le masque lorsque les autorités l’exigent et se plie également aux autres consignes lorsque la situation le demande. C’est un bon garçon qui a une influence positive dans sa famille. Il a un grand cœur et est prêt à aider les gens en difficulté. Il m’a plus d’une fois dépanné et je lui en suis reconnaissant.
En jasant, il m’a fournit son argumentation, J’ai reconnu certaines affirmations entendues, dans des entrevues à la télé, émises par des manifestants anti masques et se présentant comme les défenseurs des libertés individuelles.

Particulièrement, il reproche leur incohérence à nos leaders actuels. En cela je partage son opinion. Il est vrai qu’au début, le directeur de la santé publique trouvait des arguments contre le port du masque et qu’il s’est ravisé depuis. Il est vrai également que d’autres maladies causent autant sinon plus de morts dans le monde que le coronavirus. Par ailleurs, je trouve cet argument passablement faible puisque les mortalités causées par une maladie comme le cancer n’ont rien à voir avec un virus particulièrement contagieux. Il conteste la réalité du nombre de cas positifs et de morts reliés à la Covid 19. Là-dessus, je serais plutôt porté à penser qu’il n’y a pas d’intérêt pour les dirigeants des différents pays dans le monde à gonfler le nombre causé par ce nouveau virus et qu’il se peut fort bien que ce soit plutôt l’inverse.
Si je résume, je considère que certains de ses arguments sont défendables et je les partage. Que l’on ait un regard critique sur les autorités, je suis d’accord avec lui. Il ne faut pas être des moutons de Panurge. J’en conviens. De ne pas tout gober ce que l’on nous affirme est un réflexe que j’ai développé.
D’autres sont discutables et ne justifient pas une telle opposition. Ce sont ce que l’on peut appeler des demi-vérités. Enfin certains ne correspondent pas à la réalité et sont plutôt de l’ordre des rumeurs. Au fonds, c’est sa liberté qu’il considère mise à mal et en cela, il rejoint les manifestants qui réclament le droit à la liberté. Je crois qu’il se sent opprimé par les autorités et ne veut pas qu’on lui impose des choses auxquelles, il ne croit pas. Alors, je me suis dit qu’il était de mise d’écouter ce sentiment d’oppression et que je me devais d’essayer de comprendre.
Je me suis aussi demander pourquoi les gens qui manifestent dans nos rues utilisent le drapeau québécois et même le drapeau des patriotes pour manifester leur indignation. Il y a en quelque part un besoin d’indépendance, un besoin qu’on nous laisse en paix, qu’on nous laisse vivre notre quotidien comme bon nous semble. C’est vrai que la situation actuelle est contraignante, il faut le reconnaitre. Il faudra revenir sur le besoin de liberté.
Pa ailleurs, là ou je diffère d’opinion avec mon ami, c’est sur quoi il fut mettre le focus. S’il est vrai que nos libertés sont mises à mal où est l a véritable cause? Quel est le véritable ennemi dans les circonstances ? Voici ce que j’ai répondu à mon ami : «Pour moi, ce que les autorités font ou ne font pas, ou nous dise de faire ou de ne pas faire, passe en second. Je me suis informé sur le SRAS-CoV-2. Il n’y a nul doute qu’il est très contagieux et qu’il est asymptomatique. Donc, qu’il peut être transmis n’importe quand par n’importe qui. Ça peut être par un être qui nous est très cher. De plus, il n’existe pas encore de vaccin ni de remède certifié. Il s’attaque aux personnes dont le système immunitaire est faible, plus particulièrement aux gens âgés. Donc je me dois d’être prudent, de mettre de l’avant le principe de précaution.» Mon ami m’écouté et m’a quitté en hochant la tête.
Louis Trudeau 15 octobre 2020