À 91 ans, je suis d’office membre d’une minorité. Tout le monde n’atteint pas cet âge et les préjugés à l’égard des 90 ans et plus sont légion. Perte de mémoire, santé chancelante, pas capable d’entendre et surtout de comprendre, mettez en, il y en a. C’est comme si automatiquement, il nous était plus possible d’être présent à notre milieu de vie. Alors il n’est pas étonnant que plusieurs représentants de notre société, fassent preuve d’âgisme sans même s’en rendre compte, sans même s’en douter. Il nous faut vivre avec cela, ce qui ne signifie pas pour autant que l’on ne doive pas le faire connaitre lorsque l’occasion se présente. En effet, c’est en me questionnant que j’ai abordé ce sujet. Devrais-je partager ou non, mon vécu récent à ce sujet ? Oui pourquoi pas. Pourquoi ne pas faire bénéficier d’autres personnes de mon vécu. Après tout, ce n’est pas tous les jours que les gens peuvent soulever le voile sur comment se vit certains événements lorsque l’on a 91 ans et que cet âge joue un rôle dans la prise de décision d’un intervenant en santé. Oui dernièrement, il n’y a pas de doute, j’ai été victime d’âgisme. Du moins c’est mon avis.

Voici ce qui est arrivé. Depuis pas mal d’années, j’ai une hernie inguinale au côté droit. Bon, ce n‘est pas la maladie la plus dangereuse, mais comme j’ai déjà été opéré en urgence du côté gauche, cela n’est pas sans me causer une certaine appréhension. Suite à une forte douleur, ma médecin de famille a décidé d’une consultation me en présentiel pour m’examiner et a décidé qu’il fallait envisager une opération assez rapidement. Elle m’y a préparé en m’indiquant qu’une anesthésie locale serait préférable etc. Elle a conclu en me disant : «Demain matin, je vais contacter le chirurgien» de sorte que la semaine d’après j’avais un rendez-vous.
Je me suis donc présenté à la clinique de chirurgie avec en tête le quand de la chirurgie. Avec la Covid, l’on n’est sur de rien. Le chirurgien commença l’entrevue en me disant : «Vous avez 91 ans, vous pouvez bien vivre jusqu’à votre mort avec cela.» Il parlait bien sur de cette hernie inguinale. J’en fus blessé, heurté, humilié. Puis, Il me décrit les dangers que pouvait causer l’opération sans tenir compte de mon vécu en matière de chirurgies ni de mes activités intellectuelles et sociales. En aucun moment, il ne m’a demandé quelles étaient mes activités et si la douleur était dommageable et causait un frein à ces activités. Après environ dix minutes, il termina l’entrevue en me donnant un rendez-vous dans six mois.
Depuis ce temps, je ne cesse de me dire : «Mais c’est vraiment un cas d’âgisme systémique.» De son côté, ce chirurgien était bien à l’aise de me parler ainsi. Cela lui paraissait normal et dans l’ordre des choses. Me suis-je offusqué sans fondement ? Dans la société dans laquelle évolue cet homme, oui certainement. Mais pour moi qui ai une vision d’une société qui sait intégrer et respecter tous ses membres sans égard ni à la couleur de la peau, ni à l’origine ethnique et évidemment ni à l’âge, cela vous comprendrez bien constitue un accroc inacceptable à mes valeurs. Alors, il est de mon devoir de le souligner.
En conclusion, je vous partage cette réflexion : Personne n’est à l’abri d’événements difficiles à vivre. Le défi, c’est de savoir s’en servir pour grandir et devenir meilleur. Heureusement, il y a plusieurs occasions de pratiquer. Alors, toujours essayer sans se décourager. Voilà mon souhait. À mon avis, il faut être bon dans la vie, mais cela n’empêche pas de se faire respecter.
Louis Trudeau 25 janvier 2021
Bonjour M Trudeau
Oups! Je pense qu’il manque un petit bout à votre texte.
Envoyé de mon iPad
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Bonjour José Tu as raison, il manquait deux paragraphes Louis ________________________________
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