ARNAQUE

Vous êtes-vous déjà fait prendre par des arnaqueurs? Dernièrement, ça faillit me prendre de court. C’est grâce à mon ami Jean-Pierre que j’ai évité ce piège de justesse. Pourtant, cela m’était déjà arrivé dans le passé, et malgré cela je suis venu à un cheveu de me faire prendre encore une fois. Avec le temps, on oublie, cela nous sort de la tête. Cette fois-ci, je veux y réfléchir plus en profondeur.

Se faire voler à son domicile, laisse un goût amer, non seulement à cause de la  perte d’objets précieux qui nous accompagnent depuis toujours, plus particulièrement des souvenirs de famille, mais aussi par le sentiment d’une violation de son intimité familiale, de son chez soi à qui on a donné une touche particulière et qui est le reflet de notre personnalité. Une arnaque nous laisse également le sentiment amer de se faire voler quelque chose  au-dedans de notre personnalité.  Nous ressentons la  frustration de s’être fait avoir par des filous, de ne pas avoir pu prévenir le coup malgré toutes les prétentions  de bien connaitre leurs stratégies.

Leur façon de procéder

Oui j’ai faillit me faire prendre même si je pensais connaître tous leurs stratagèmes. C’est qu’ils sont malins et changent constamment de façon d’opérer. Ils savent s’adapter et changer de visage. Ils y vont par étapes. Dans un premier temps, ils établissent le contact et si vous répondez, c’est là que la trappe entre en jeu. Leur cynisme fait appel à ce qu’il y a de bon en vous, votre générosité, votre altruisme, votre fidélité à l’amitié. Ils se servent d’une connaissance que  vous respectez ou même vénérez, des gens biens qui ont votre confiance. Ils s’adressent à vous en se faisant passer pour quelqu’un de votre entourage qui, pour une raison ou pour une autre, aurait des difficultés financières à cause d’un problème de santé qu’il faut tenir secret. Des problèmes gênants pour lesquels votre ami s’adresse à vous comme d’un signe de grande confiance et surtout en faisant appel à la discrétion.

Les failles dans leur système

Par ailleurs, leur modus operandi n’est pas sans anicroche et il nous est possible d’en faire l’analyse et de détecter un certain nombre de faiblesses. 1) La langue française. En général, ça sent la traduction mécanique. C’est ainsi qu’ils se sont adressés à moi en me tutoyant, ce qui n’est pas dans les habitudes de mon amie dont ils ont subtilisé l’identité. 2) La référence à la maladie invoquée comme étant du genre qu’il faut taire parce que mal vue n’avait rien de ce que l’on appelle une maladie honteuse. 3) Ce qu’ils demandaient de lui procurer n’avait rien à voir avec une telle situation. Elle aurait eut un besoin urgent «de recharges Google play pour des cartes prépayées». En y pensant quelques secondes, mon amie, si elle avait été vraiment en difficulté, aurait eu des besoins autrement plus importants à combler. 4) Une telle demande ne correspond vraiment pas ni à la personnalité, ni à l’âge de la personne dont ils usurpaient l’identité.

5) Enfin, l’insistance et les  prétextes utilisées pour éviter d’utiliser le téléphone, supposément hors de service, étaient un indice suffisant pour me mettre la puce à l’oreille.

Que faire ?

Plusieurs actions sont à notre disposition pour les contrer. 1) Se remettre en mémoire que cela nous a déjà arrivé et identifier la similitude de stratégie. 2) Consulter des amis, d’autres proches de la personne. Et  c’est là qu’il faut  être perspicace et les déjouer. Alors que cela aurait du  m’intriguer, me questionner, j’ai passé outre en me disant qu’il ne fallait pas m’offusquer, qu’elle était dans une situation difficile. 3) Téléphoner à la personne, même si elle ne semble pas disponible ou que son téléphone serait  hors de service. Ainsi, lorsque j’ai téléphoné à cette personne, elle  était  au courant car plusieurs amis l’avaient déjà appelée pour la même raison.

Qui sont-ils ? Peut-on les dénoncer ?

L’origine de ces messages nous est inconnue. Ça peut venir de partout, de n’importe où  sur la planète. Les auteurs de ces messages ne connaissent pas leur proie, peuvent arnaquer n’importe qui dans notre société, les  riches, les pauvres, les malades, les personnes de tous âges, les personne ayant des troubles de personnalité.

Il est très difficile, sinon impossible de les identifier. Ils utilisent le nom d’une personne connue, il s’agit donc d’un vol d’identité. Ils demeurent ainsi incognito. Tenter de donner l’adresse internet qui apparait sur votre écran aux autorités policières  est inutile puisqu’elle est fausse et disparait. Des agents ont déclaré à des amis qu’il leur était impossible d’intervenir puisqu’introuvables. La seule défense que nous ayons, c’est de nous mettre en garde les uns les autres, décortiquer leurs stratégies, faire ressortir leurs stratagèmes et s’Informer mutuellement. Semble-t-il que c’est la seule façon de les contrer.

Ces gens se cachent derrière de faux noms, de faux prétextes. Quel type de personnalité se cache ainsi ? Pourquoi, ces gens-là plutôt que de gagner honnêtement leur vie par un travail socialement utile et honorable préfère mettre leur intelligence au service de subterfuges et se valoriser en privant des gens de revenus souvent gagnés au jour le jour avec peine et sueurs. Par ailleurs, on nous dit que l’on a retracé de ces gens dans d’autres pays, dans des contrées avec des mentalités bien différentes de la nôtre. Alors, tout en demeurant sur ses gardes, il faut se garder de porter des jugements.

Réflexion. Peut-on en tirer profit ?

On dit souvent qu’il est bon de faire tourner à son avantage, une situation qui au premier abord, nous semble défavorable. Alors, y a-t-il possibilité de tirer profit d’une telle mésaventure ? D’abord le fait de reconnaitre que nous puissions être vulnérables est certes une occasion de réalisme et d’humilité. C’est aussi une occasion d’aiguiser nos réflexes, d’actionner notre système de défense, de développer une expertise, un sens de l’observation qui examine les divers angles d’une demande imprévue et quelque peu questionnable. Ainsi, nous développons une attention particulière aux détails, aux  divers indices qu’un texte recèle. Par exemple, le  français utilisé semble rigide. Est-il vraiment l’expression de notre langue, ou si ça semble plutôt être une traduction d’une machine ? Alors il peut s’agir d’un message envoyé ici et là sur la planète. En ce qui concerne nos amis, peut-être est-ce une occasion de mieux les connaître, de mieux les apprécier de reconnaitre la valeur de leur personnalité.  Est-ce le reflet de sa personnalité, peut-on se demander ? Si elle était vraiment  mal prise, est-ce qu’elle agirait de cette façon?

Comme un virus. Source Jean-Pierre Gagnon

Finalement, il semble y avoir  quelque chose en commun entre la Covid et ces arnaqueurs. Oui il y a un parallèle à faire avec la Covid. Tout comme la Covid, c’est une espèce de parasite qui se veut asymptomatique et qui ne survit et se multiplie que s’il trouve un terrain propice. Sinon, il meure et cesse de se reproduire. Alors Pourquoi ne pas utiliser ce que nous apprend la Covid. C’est aussi un signe des temps, car tout comme la Covid, ça peut venir de n’importe quel endroit sur la planète et nous tomber dessus au moment où nous nous en attendons le moins. Il faut donc s’en méfier, comme nous nous méfions de la Covid. Tout comme ce virus, il  a ses variants contre lesquels il faut se prémunir en développant des anticorps, se vacciner en détectant leur façon de procéder par une analyse pointue de leur message qui même en prenant diverses colorations se reproduit  pour  l’essentiel. Ne pas oublier, la menace meure d’elle-même si elle ne peut trouver de preneur.

Louis Trudeau 26 avril 2021

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