LA RÉSISTANCE À LA VACCINATION ; À LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION

Ceux qui sont vaccinés comprennent mal pourquoi un certain nombre de personnes refusent carrément de se faire vacciner alors que la contamination risque de faire déborder la capacité du système de santé.

Le gouvernement cherche par tous les moyens à influencer les non vaccinés à se faire vacciner. On va jusqu’à les menacer de leur faire payer un impôt supplémentaire et jusqu’à maintenant, cela ne semble pas porter fruit. Il semble bien que ces gens sont plutôt enclins à écouter les influences dans le sens contraire. Dans le contexte actuel, on pourrait même dire qu’ils sont pris entre deux feux. La volonté d’être un citoyen responsable et des arguments qui leur empêchent de considérer positivement la vaccination.  Ils portent attention à des arguments qui nous semblent obscurs ou nous paraissent sans fondement.

Des réticences qui s’expliquent

Il y a toujours eu des réticences dans la  population à l’égard de la vaccination.  À la fin du dix-neuvième siècle, on a rendu la vaccination obligatoire pour combattre une épidémie de variole (la petite vérole). En septembre 1885 une émeute a éclaté à Montréal. Il y a effectivement quelque chose d’agressant à se faire injecter un produit, en d’autres mots, de se faire introduire un corps étranger, dans notre corps, ce que nous avons de plus précieux. Quelque chose dont on ne connait pas très bien l’efficacité et possiblement même l’effet perturbateur. Ça peut être également le sentiment de perdre le contrôle de sa santé et de ses capacités physiques. Pour certains mieux vaut ne pas prendre le risque quitte à en subir les conséquences sociales discriminatoires. Il n’est donc pas étonnant de constater que dans, pratiquement toutes les sociétés, dans les diverses cultures, il y a une proportion d’environ dix pour cent de la population qui refuse la vaccination.

Le système punitif

La méthode du bâton ne donnera pas le résultat escompté. Pourtant, on devrait le savoir ; ça n’a jamais fonctionné.  On se croirait encore à l’époque où l’on croyait que pour éduquer les enfants, il fallait les corriger avec la strap. (C’est ainsi que nous appelions la ceinture de pantalon que notre père utilisait ou la courroie que les enseignantes préféraient). Depuis, des scientifiques, comme Jean Piaget, ont démontré qu’il fallait agir autrement, en insistant sur le développement de la personne.

Dans le système punitif, les têtes fortes ne vont que résister davantage. Ils deviennent des leaders, des têtes d’affiche et possiblement des héros et même des martyrs. Il faut plutôt faire appel à leur personnalité qui n’est pas toujours au fait de leurs motivations profondes.

Un problème dans la psyché

Le ciel de Genève. source Liselotte Wettstein

En effet, la question se pose pourquoi, ces gens  ne veulent pas se faire vacciner alors que la société, dans son ensemble, vante les vertus de la vaccination ? C’est devenu un véritable enjeu de société. Pour trouver la réponse, il faut investiguer dans les profondeurs de la personnalité sans que pour autant, ces gens soient considérés comme des malades mentaux. En effet, il n’est pas nécessaire d’être une personne dite anormale ou malade psychiatrique pour ne pas contrôler tout son psychisme. Nous sommes tous porteur d’un inconscient à la fois individuel et collectif. Qui peut avoir la prétention de détecter tous ses conditionnements du fond de sa psyché ?

La vaccinophobie

Un bon nombre des antivaccins peuvent, plus ou moins consciemment souffrir d’une forme légère de ce qui maintenant, il est convenu d’appeler la vaccinophobie. L’Office québécois de la langue française définit ainsi ce terme : «Phénomène social qui se manifeste par une appréhension quant à l’innocuité des vaccins.» On prend le soin de noter  que «dans cette définition, le terme appréhension se réfère à l’action d’envisager quelque chose avec une crainte vague, mal défini.» On définit également ce terme par «peur excessive, irraisonnée, morbide de la vaccination ou des vaccins.»

La vaccinothérapie

Il n’est pas bon que les gens se fassent vacciner contre leur gré. C’est assez pour qu’ils soient malades. Il en va ainsi pour toutes les opérations, prise de sang, médicaments etc. Nous connaissons le terme placebo pour décrire un effet similaire à un médicament lorsqu’on administre un facsimile qui n’a aucune valeur thérapeutique. L’effet contraire est le nocebo, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas objectivement d’effet secondaire et que la crainte du médicament ou de l’injection cause des complications. Alors, pourquoi ne pas passer de la vaccinophobie à la vaccinothérapie. La vaccinothérapie serait de confier à des personnes compétentes, tel des psychologues, de rencontrer ces gens là et d’échanger avec de l’écoute, de la bienveillance et de la compréhension afin d’élucider les véritables motifs de leur résistance. Beaucoup de choses ont été mises en œuvre pour contrer la Covid sur le plan de la santé physique, il serait plus que temps de se pencher sur l’importance à accorder à la santé psychique.  
Louis Trudeau, 21 janvier 2022

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