La capsule à café, qu’en est-il ?
La dosette, la capsule à café une invention diabolique ou un moindre mal pour l’environnement? Le débat est ouvert. À première vue, mettre sur le marché une capsule pour chaque tasse semble être une horreur pour l’environnement. Certaines analyses veulent nous convaincre du contraire à vous de juger. Une chose est certaine, elles font le bonheur des commerçants et ne manquent pas d’attrait avec leur multiplicité de couleur et de variété. C’est un marché en constante transformation, signe qu’il est très lucratif. Puis, une fois utilisée, il faut bien en disposer.
Un produit alléchant
«La première fois que j’ai aperçu une cafetière Nespresso et son lot de capsules, j’étais en reportage en Asie, en 2008. L’horreur que m’avait inspirée cette machine à polluer est encore fraîche dans ma mémoire. J’étais outré tant par l’idée de voir toutes ces capsules finir au dépotoir que par l’inutilité de ce café en portions pré mesurées. Neuf ans plus tard, une cafetière Nespresso gris et chrome trône sur mon comptoir de cuisine, accompagnée du mousseur à lait assorti, du présentoir à dosettes et, bien entendu, de ses dizaines de capsules de café de toutes les couleurs. Comment diable ai-je pu en arriver là…»1
. La dosette serait écologique
«C’est une question de gaspillage de ressources et de consommation d’énergie,» explique Pascal Lesage, chercheur au CIRAIG, groupe de recherche spécialisé en cycle de vie, rattaché à Polytechnique « La cafetière à dosettes utilise la quantité exacte de café et d’eau pour chaque café, et n’a pas de plaque chauffante pour garder le café chaud, souligne-t-il.
En analysant le processus de fabrication d’une tasse de café, des instruments de labour en Colombie jusqu’au torréfacteur du Québec en passant par le transport par camion, l’acier pour fabriquer le camion, le caoutchouc pour les pneus, l’essence consommée, la provenance du pétrole, la façon dont il est extrait, la quantité d’électricité utilisée pour la torréfaction et ainsi de suite, le café en dosettes sort gagnant. Il génère 198 g de CO2 par tasse, contre jusqu’à 330 g pour la tasse préparée avec une cafetière filtre.»2
Les capsules, vraiment écologiques?
S’il est vrai que de nombreuses capsules de café offertes par différentes entreprises sont recyclables, peu de consommateurs prennent le temps de les vider de leur contenu, de les laver et de les déposer dans le bac à récupération, note le professeur Sylvain Allard. En fait, seulement 13 % des capsules sont récupérées par les utilisateurs.
Considérant que les Canadiens consomment 1,5 milliard de capsules de café annuellement, force est de constater qu’une très grande majorité d’entre elles se retrouvent aux ordures, et donc dans les sites d’enfouissement, fait remarquer Sylvain Allard. On n’est pas du tout dans une économie de moyens. […] Les consommateurs trouvent que le processus de simplicité en vaut le coup, mais dans les faits, ça revient clairement plus cher3
Une récupération intelligente

Michèle a trouvé la solution, elle fait des bijoux avec des dosettes recyclées. Pour réaliser ses œuvres, elle utilise des capsules de café. Plusieurs personnes se sont mobilisées et recueillent les capsules. Jeannette non seulement fait la récolte des capsules, mais aide également à leur recyclage car il faut les vider, nettoyer, épurer et procéder au compostage du marc4et le lavage passage obligée pour leur réutilisation. Michèle procède à la remise en état final d’utilisation. Elle s’assure de leur qualité hygiénique. Elles doivent être purifiées nettoyées, épurées. Il est important d’éviter toute possibilité quelconque de contamination par des bactéries ou des virus.
De la musique avec cela
Comble de raffinement, Jean-Pierre lui a donné les anciennes cordes de ses guitares. Jean-Pierre est un artiste accompli dont la pratique quotidienne l’a conduit à se procurer six ou sept guitares en plus d’une mandoline et d’un banjo. Comme il change ses cordes aux six mois, cela constitue un matériel qui donne une touche des plus inspirante à Michèle. Puis, il y a le magasin de musique, où s’approvisionne Jean-Pierre. En plus ce sont des amis, ils accepteront certainement de mettre de côté les cordes usagées de différents instruments tel le violon, la mandoline et la harpe. Ainsi l’approvisionnement en cordes est assuré.

En effet, Michèle est particulièrement heureuse d’utiliser de vieilles cordes de guitare en songeant à tout ce qu’elles représentent tant au niveau de l’expression artistique que du nombre d’heures de travail acharnées qu’exigent le transfert musical des sentiments ressentis à l’intérieur de l’âme artistique. Savoir faire vibrer les cordes à l’unisson de ses états d’âme. Ces cordes saturées ont fait vibrer l’âme des gens qu’elles ont contribué à agrémenter, à découvrir la joie et la tendresse qu’apporte la musique surtout lorsqu’elle chante l’amour. Oui «j’ai l’âme à la tendresse» peut-elle fredonner en chœur avec Pauline Julien. Cela lui remet aussi en mémoire les troubadours du moyen âge ; parfois, c’est le «moi mes souliers ont beaucoup voyagé» de Félix que fait surgir en elle , la référence à la chanson ou elle imagine ce dernier se promenant de ville en ville, de village en village pour faire résonner les cordes de sa guitare, compagne essentielle de l’expression de ses états d’âme en des mots et des accords à nul autre pareil.
Geste écologique inspirant
De leurs côtés les capsules recyclées, loin d’être une invitation à les utiliser davantage est un rappel, une incitation de se joindre au vaste mouvement de tous ceux qui comprennent que si nous ne faisons rien, la vie même sur terre est en danger. Plus particulièrement, elle nous invite à nous joindre au mouvement initié par des artistes de chez nous qui nous suggère de poser un petit geste supplémentaire pour l’environnement.
Ainsi, les bijoux de Michèle, en plus de mettre en valeur les personnes, comme c’est le rôle de tout enjolivement, nous donne en plus un double message. Celui de l’importance de nous impliquer d’une façon ou d’une autre pour le salut de la planète et celui de nous laisser bercer par l’amour de la musique.
Se promener avec ces bijoux, c’est mettre de la vibration musicale dans sa vie et c’est mettre de l’harmonie, de la joie, de l’espoir en l’avenir, et de la satisfaction de poser un geste de confiance en l’humanité. 5
1Daniel Chrétien, Pour ou contre la dosette, L’actualité, août 2017
2Pascal Lesage, chercheur au CIRAIG, groupe de recherche spécialisé en cycle de vie, rattaché à Polytechnique.
3Sylvain Allard, professeur en design graphique à l’UQAM
4On peut aussi, bien sûr, utiliser le marc dans la préparation du compost domestique où il constitue, tel que mentionné, une matière verte. Malgré tout, à cause de ses effets inhibiteurs sur les champignons bénéfiques nécessaires à la décomposition, il ne doit pas dépasser 20% des matières ajoutées.
5Michèle fabrique ses bijoux sous l’appellation : Bonheur en Capsule. Pour s’en procurer Tél 450-582-4834
Louis Trudeau 12 février 2019