Grincheux dites-vous ! Parce que j’aime ma langue française, je serais un Vieux Grincheux. Eh bien, en passant, grincheux quel beau mot ; voici un mot qui parle par lui-même que nous n’avons pas besoin de définir, ni d’expliquer. N’est-ce pas que notre langue française, qui a de ces mots si expressifs, si significatifs, n’a rien à envier à quelqu’autre langue de notre univers. Comme le chante si bien Yves Duteil : «C’est une langue belle qui recèle des trésors infinis. »
Oui ce mot de grincheux est vraiment évocateur. Il nous fait penser à quelque chose de rugueux comme une laine d’acier ou un papier-émeri. En effet : «Qui s’y frotte, s’y pique.» ce qui par association, nous ramène à cet animal particulier qu’est le porc-épic. Il se peut aussi qu’il nous amène dans le domaine d’une porte criarde mal astiqué dont les gonds ou les pentures manquent de lubrifiant et qu’il faille lui donner de petits soins avec quelques goutes d’huile à moulin à coudre ou encore avec un peu de gelée de pétrole connue sous la marque de Vaseline. Voici vraiment un exemple convaincant que notre langue est une source d’inspiration presqu’infini. Bon bien, merci de me traiter de grincheux. À y penser, pourquoi ne pas reconnaitre toutes les saveurs et la richesse de notre langue plutôt que de casser du sucre sur notre dos ? Oui casser du sucre sur le dos de quelqu’un, voilà une autre de ces belles expressions significatives chargée d’histoire dont seule la langue française a le secret.

Pour moi, le français est une langue de l’intelligence. Elle a permis à des esprits supérieurs tels que Descartes, Malraux et bien d’autres d’exprimer les subtilités de leur pensée. Quelques soient les idées qui me traversent l’esprit, la langue française est à ma disposition pour me permettre de mettre les nuances nécessaires à la conceptualisation du fond de ma pensée. Dieu merci ! De grands esprits nous ont légués leurs réflexions en français, même des contemporains comme Boris Cyrulnik qui nous a fait découvrir la «résilience» ou encore Joël de Rosnay qui nous a mis en garde contre la «malbouffe». Le Québec n’est pas en reste avec ses poètes comme Émile Nelligan et ses chantres comme Félix Leclerc. De plus, nous observons que le français est en mesure de se doter de mots significatifs pour bien décrire les nouveautés techniques ou autres tel le terme «courriel» en informatique ainsi que le «présentiel» ou la «visioconférence» en ce temps de pandémie.
C’est aussi une langue qui nous incite à l’humilité, parce que nous n’avons jamais fini de l’apprendre. Elle nous met constamment au défi avec ses exceptions et ses accords difficiles. Elle nous incite à découvrir plein de choses puisqu’elle fourmille de mots chargés d’histoire comme : banlieue, petite peste, limoger sans oublier de suaves expressions comme le cœur qui bat la chamade.
La langue française est la langue qui a forgé mon esprit. J’ai fait des incursions dans d’autres langues, des langues anciennes à l’origine de la nôtre, des langues «mortes» comme le latin de l’empire romain, la langue de César et de Cicéron ainsi que le grec de l’Antiquité, la langue de Sophocle, de Platon, de Socrate et d’Aristote. J’ai surfé également sur langues modernes surtout évidemment l’anglais, cette langue des voisins de mon enfance pour laquelle maman payait 10 cents par soirée de cours à une «anglaise» pour qu’elle nous en inculque les rudiments alors que j’avais à peine 6 ou 7 ans. Cette même langue anglaise pour laquelle, afin de m’y familiariser davantage, je suis allé passer tout un été dans le sud des États-Unis pour me faire dire par un newyorkais que lui-même ne comprenait pas les gens de la Louisiane et que ce n’était pas là que j’apprendrais l’anglais. Oui, j’en ai passé des heures à tenter d’apprendre d’autres langues. Je me suis même attaqué à l’Espagnol, langue que j’ai adorée à cause de ses racines latines similaires aux nôtres et dont j’ai retenu quelques mots comme «muchas gratias.» Mais constamment, je suis toujours revenu à ma langue française, celle qui a formé ma pensée, celle qui me permet d’exprimer complètement, à fond, toutes mes idées, mes sentiments, ma culture, mon caractère pas facile, mes opinions aussi incongrues ou saugrenues qu’elles puissent être.
On dit que les robots menacent de subjuguer les humains ayant la possibilité de résoudre les problèmes par algorithme plus rapidement que nous. Alors se pourrait-il que dans le domaine de l’esprit, c’est-à-dire de la philosophie et de la culture, en somme de la créativité, la langue française soit celle qui est en meilleure situation pour demeurer supérieure aux robots et combattre leur hégémonie. Alors notre langue deviendrait-elle la langue salvatrice de l’espèce humaine
Soulignons également que le français est une langue universelle et que le Québec en est le porte étendard en Amérique. Nous avons donc une mission mondiale qui comporte son lot de responsabilité. Le mot d’ordre utilisé en environnement vaut donc également pour notre langue à savoir : Penser globalement et agir localement. Il m’est donné personnellement de prendre conscience de cette dimension universelle de notre langue via mon modeste blogue qui a été lu en 56 pays différents, oui en français et uniquement en français.
Louis Trudeau 27 novembre 2020
C,est toujours un grand plaisir de te lire Louis. ________________________________
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Bonjour Michel
Merci pour ton commentaire et bonne journée Louis ________________________________
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Quelle beau texte ! Merci d’exprimer votre pensée, je me joins à vos idées ! Geneviève xxx
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Bonjour Geneviève Merci pour ton commentaire ________________________________
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Un texte magnifique, Louis. que je m’empresse de relayer.
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Bonjour Louise
Votre commentaire me touche beaucoup car vous maîtriser très bien notre langue française qui est menacée plus que jamais. Suis d’accord qu’il faut la défendre, mais je pense qu’il faut surtout en faire la promotion car elle se défend d’elle-même. Bonne fin de journée Cousin Louis
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